Epervier part en chasse… à la mangeoire
Parmi les oiseaux qui viennent se nourrir à la mangeoire, certains ne viennent pas pour les graines… Chaque année, j’observe 2 à 3 attaques d’épervier sur la mangeoire à la maison. C’est quand celle-ci est bondée qu’il intervient, cela permettant d’augmenter ses chances de captures.
La technique d’attaque
Sortant toujours de nulle part, l’épervier compte beaucoup sur l’effet de surprise, en longeant la maison, ou la haie, il fond sur la mangeoire. Le groupe d’oiseaux afféré à se goberger ou se chamailler vole littéralement en éclat. Le piaf qui aura la mauvaise idée de s’éloigner du groupe dans une zone plus ouverte sera poursuivi par l’épervier dont l’agilité est sans égal. Sa queue est composée d’une série de très longues plumes rigides jouant le rôle de gouvernail puissant, permettant à l’épervier de poursuivre une proie en évitant bon nombre d’obstacles. Cette adaptation lui vient de son milieu de vie forestier, où il est recommandé de savoir éviter les troncs de la forêt lorsqu’on poursuit une proie.
Les autres oiseaux ayant trouvé un abri, sont parfois comme « pétrifiés » par l’attaque. J’ai observé une mésange charbonnière posée sur une poutre après une attaque, ne pas s’enfuir lors de mon approche, alors qu’elles sont si farouches autrement.
Alors que faire ? Ben rien. Vous êtes à l’origine d’un début de chaine alimentaire : graine > mésange > épervier. C’est la nature, c’est cela la biodiversité.
Comment limiter les attaques ?
Si l’épervier s’invite trop souvent, vous « gâchant » vos observations à la mangeoire, multipliez-les ! Ainsi, les oiseaux se répartiront entre les différents points de nourrissage, ce qui a plusieurs avantages. A chaque point de nourrissage :
- Vous diminuez la pression de compétition entre les oiseaux moins nombreux. Ces petites querelles très rigolotes à observer sont aussi stressantes pour les oiseaux que l’attaque de l’épervier.
- La fréquentation étant moindre, cela rend le nourrissage plus discret, attirant moins les prédateurs, épervier compris.
- S’il y a un problème ponctuel, les oiseaux ont le choix de se rabattre sur un autre point de nourrissage, et ainsi de pouvoir se nourrir, nécessité quotidienne absolue en hiver.
Un grand merci à @Pierre Tardivel pour les photos d’épervier.