Laura l’abeille
Laura a vu débarquer dans son salon , une, puis 2, puis 3 abeilles fin janvier. Inquiète par le nombre grandissant de visiteuses et interloquée par la précocité de ces visites, Laura a voulu en savoir plus.
Il s’agit d’une abeille solitaire : l’osmie rousse.
tu as sans aucun doute rentré dans ton salon un objet qui trainait dehors depuis le printemps dernier et qui contenait le nid. Rassures-toi , il n’est constitué que d’une dizaine de loges tout au plus, contenant chacune une abeille. Nous voici donc rassurés sur l’importance de l’invasion !
Mais pourquoi une sortie si précoce ?
La douceur soudaine à l’intérieur de sa loge laisse l’abeille sans voix face à la précocité de la belle saison. Ne voulant rien rater du spectacle, elle se précipite vers la sortie. Raté, il ne s’agit pas de la température extérieure, ni du printemps, mais de la douce chaleur de ton logement, Laura !
le cycle de vie des abeilles solitaires
Chez les abeilles solitaires, ce sont les mâles qui sortent en premier du nid. Chez certaines espèces comme ici (abeille de droite sur la vidéo), on reconnait les mâles au toupet de poils blancs présents sur le museau.
l’accouplement
Après avoir cassé la croûte 1 ou 2 jours, ces messieurs attendent avec impatience la sortie des femelles. Tiens donc ! Lorsque celles-ci pointent le bout de leurs antennes à l’extérieur du nid, elles sont souvent assaillies par les mâles qui n’ont qu’une idée en tête : se reproduire !
Une fois fécondée, la femelle va passer sa courte vie à construire un nid et mettre à l’abri la génération future. Le mâle, lui, face à l’ampleur de la tâche, préfère mourir…
la construction du nid
La femelle installe son nid au fond d’une galerie (dans le sol, dans une tige creuse…). Elle y dépose du pain d’abeille (mélange de nectar et de pollen), puis pond un œuf dessus. Enfin, maman abeille ferme soigneusement la loge avec de la terre, parfois de la résine, voire de la pâte végétale, cela dépend des espèces.
Cette opération est répétée jusqu’à l’extrémité du tube qu’elle bouche d’un bouchon plus épais, le bouchon terminal. Lorsqu’elle a pondu tous ses œufs, une vingtaine en moyenne (variable d’une espèce à l’autre), elle erre et finit par mourir.
un stade larvaire prépondérant
Chez les abeilles solitaires, le stade adulte (avec des ailes) ne dure que quelques semaines tout au plus, et le stade larvaire, sorte d’asticot se développant sur une montagne de nourriture, mais en prison, dure plusieurs mois.
protéger les femelles
Les mâles qui sortent les premiers sont toujours les plus proches de la sortie. Plus pratique pour ne pas déranger tout le monde en sortant, mais surtout les premières victimes d’une éventuelle attaque de prédateurs. Les femelles, sont moins accessibles au fond du nid. Dame nature sait qu’il y aura toujours assez de mâles pour la reproduction, leur survie étant donc moins préjudiciable à la pérennité de l’espèce.
A chaque saison son abeille solitaire
Les espèces d’abeilles solitaires, comme les espèces de fleurs, sont visibles à une période précise de l’année : certaines au printemps, d’autres à l’automne, certaines sur 1 à 2 semaines, d’autres sur 1 mois… L’osmie rousse est printanière (fin mars/début avril) et sort après sa cousine l’osmie cornue.