Chic, la mésange huppée
La mésange huppée n’a pas forcément envie que cela se voit. Elle sait rester simple et se pare ainsi d’une tenue « passe partout » proche de celle de la mésange nonnette que nous avons rencontrée la semaine dernière sur la mangeoire. Vous savez, celle qui prend une, puis deux, voire trois graines de tournesol et qui va les disséminer dans des cachettes pour faire des réserves…
Tenue de soirée exigée
Pour ne pas sembler complétement banal, la mésange huppée a tout misé sur le maquillage. Sa tête blanche est délimitée par un trait fin de mascara noir du plus bel effet. Un autre trait fin, de ricil cette fois, prolonge l’œil vers l’arrière puis traverse la joue blanche. Enfin, cette mésange ne sort jamais sans son accessoire de mode qui lui a valu son nom, une huppe, blanche bariolée de noir, assortie au maquillage… de toute beauté.
Cette huppe peut se déployer pour marquer son agacement ou son intérêt pour un partenaire. Complètement repliée, elle est toujours visible donnant l’impression que cette mésange se lève tous les matins avec un épi. Mais ne lui dites pas, elle se vexerait…
Une mésange qui apprécie les forets de conifères
Cette mésange est forestière et apprécie particulièrement les forêts de conifères. On peut la trouver dans les parcs et jardins plantés de cèdres, mélèzes et séquoias atteignant des tailles respectables.
Ainsi, cette espèce a bénéficié de l’enrésinement des forêts françaises. Les résineux, poussant vite et bien droits, il fut une époque où la mode était de planter des sapins comme on sème le maïs, en rangées serrées et bien droites. Ainsi, la concurrence pour la lumière étant rude, chacun se devait de pousser plus vite et plus droit que ses voisins pour capter la lumière et s’en sortir, le tout pour le plus grand bonheur du propriétaire et de son porte-monnaie. Malheureusement, la biodiversité n’y trouvait pas son compte : sous-bois très sombres et froids, très acides à cause des nombreuses aiguilles de conifères qui recouvrent le sol, les sous-bois de ces plantations sont de véritables déserts : pas de plantes, pas de bestioles, pas d’oiseaux… Heureusement, cette mode, comme d’autres avant elle, est passée.
Souvent, la mésange huppée aménage elle-même un trou qu’elle peut agrandir si besoin à condition que le bois soit suffisamment vermoulu pour se laisser travailler. Il lui arrive de choisir l’entrelacs des branchettes de l’aire d’un rapace, même habitée, voire de nicher à découvert.
Mésange huppée à la mangeoire
Sans trop s’éloigner de son territoire, elle rejoint d’autres passereaux à la mauvaise saison comme la mésange nonnette et pour les mêmes raisons. Ainsi, il n’est pas rare de la croiser à la mangeoire en compagnie des mésanges bleues et charbonnières. C’est la première année que je l’observe à la maison.