La petite bergère
La bergeronnette grise se trouve dans le milieu naturel aux abords du réseau hydrique, dont les berges érodées lui offrent de nombreuses anfractuosités où y glisser son nid. Les falaises, pas avares d’interstices, lui conviennent également. Avec le temps, cette espèce peu farouche est devenue anthropophile, appréciant le bâti humain comme élément de substitution. Pas rancunière la nature !
Une espèce semi-cavicole
Un peu claustrophobe la bergeronnette ? Il s’agit en tout cas d’une espèce d’oiseau dite semi- cavicole, où le nid en partie protégé, présente une entrée large laissant pénétrer la lumière. Cela les distingue des espèces dites cavicoles, comme les mésanges, où l’accès au nid se fait par un trou dont la taille n’est guère plus grande que celle de l’oiseau.
Très liée à l’eau, la bergeronnette peut s’en éloigner, si toutefois elle trouve suffisamment d’insectes pour se nourrir.
Un oiseau qui vit au ras des paquerettes
Elle ne sautille pas comme un rouge-gorge ou un moineau, mais elle marche, une patte devant l’autre, avec de brusques mouvements de la tête. La bergeronnette, lorsqu’elle est posée, à la manie de hocher la queue fréquemment, ce qui lui a valu le sobriquet d’hoche-queue. Sa technique de chasse favorite consiste à courir après les insectes se déplaçant à terre ou volant au ras du sol.
La bergeronnette grise » en marche »
Ainsi, elle apprécie les zones où l’herbe n’est pas trop haute, lui permettant de se déplacer aisément. Pour cette raison, elle affectionne les milieux ouverts et dégagés au sol où elle passe le plus clair de son temps.
Course poursuite pour capturer un insecte
Un peu d’étymologie
Se nourrissant principalement de mouches, elle apprécie la compagnie des ruminants qui, à la fois lui maintiennent l’herbe raz et facilitent donc ses déplacements au sol, mais aussi lui servent, sur « un plateau », une ribambelle de délicieux insectes faisant bombance sur les bouses qu’elles disséminent çà et là.
Il semble que cette manie, de suivre les troupeaux, soit à l’origine de son nom, bergeronnette, « la petite bergère ». On y retrouve la bergère, et les 2 suffixes diminutifs -on comme chaton et portillon et -ette comme fourchette et maisonnette.
Jeune bergeronnette grise de l’année, elle n’a pas encore « mis son casque »
Une migratrice partielle
Présente dans toute l’Europe, elle est sédentaire dans la partie la plus douce de son habitat et migre vers le sud dans les autres cas : elle est dite, migratrice partielle. Chez nous, c’est l’une des premières espèces d’oiseaux à revenir au printemps, bien avant les hirondelles, mais sans trop de mérite, son lieu de villégiature étant bien plus proche. Son chant caractéristique est constitué de 2 syllabes. Au faitage d’un toit de maison, elle répète inlassablement le nombre 18.
Pour accueillir la bergeronnette
Fréquentant les jardins, elle est facile à observer dans la pelouse à condition qu’elle soit riche en insectes, c’est-à-dire avec des fleurs, et pas tondu trop ras… Et si votre bâti possède quelques imperfections, profitez du beau temps… pour observer ce qu’il peut abriter. De nombreuses espèces semi cavicoles peuvent y élire domicile, ne les bouchez pas.