décalage horaire chez les chiroptères
Les chauves-souris ont-elles perdu la raison ? Depuis une quinzaine de jours, elles sortent bien avant la nuit, arpentant le ciel à partir de 17h. En ont-elles marre d’être associées « au côté obscur de la force », préférant vivre au grand jour ? Plus simplement, font-elles « nuit blanche » pour profiter un peu avant l’hibernation où elles auront bien le temps de dormir ?
Sans aucunes certitudes, nous pouvons apporter quelques éléments de réponses, un peu plus « scientifiques », à ce phénomène.
Les chauves-souris se nourrissent d’insectes qu’elles capturent en plein vol. Il est fort probable que « ça caille » un peu en plein milieu de la nuit, en septembre, pour que les insectes batifolent, nus, sous les étoiles ? Les chauves-souris sortent donc plus tôt pour être sûres de croiser leur casse-croûte !
Certaines chauves-souris n’ont pas atteint le « winter body », poids minimum nécessaire pour passer un hiver tranquille et tentent donc de rattraper le temps perdu en faisant le plein, hors des horaires habituels.
Enfin, l’automne est la période de l’accouplement chez les chauves-souris. Les mâles, solitaires jusque là, vont se rapprocher des femelles qui, elles, passent l’été ensemble au sein d’une nurserie pour élever les jeunes.
Ce sens du collectif chez ces dames est guidé par la nécessité de « garder les bébés au chaud » lorsqu’elles sortent se nourrir pour reprendre des forces. L’ensemble des jeunes esseulés, suspendus à « touche-touche » au plafond, ou dans une crevasse quelconque, vont ainsi mettre en place une thermorégulation collective « façon manchot ».
A leur retour, chaque femelle retrouvera son petit pour l’allaiter, parfois au milieu de milliers d’autres pour les grandes colonies. Et pourtant, rien ne ressemble plus à un bébé chauve-souris qu’un autre bébé chauve-souris de la même espèce.
Chapeau mesdames !!!