la floraison du noisetier
Le noisetier est « en fleurs » en plaine,
il ne va pas tarder de l’être aussi dans nos montagnes. Observez-le de près !
fleurs mâles
Les fleurs mâles du noisetier sont plus connues sous le nom de « chatons ». Immatures, elles passent inaperçues. Ce sont des sortes de petits paquets de godiveaux miniatures couleur écorce, suspendus aux rameaux. Et puis, un peu comme une citrouille se transforme en carrosse, le godiveau se transforme en une guirlande aérienne et colorée laissant échapper les grains de pollen d’un jaune d’or.
fleurs femelles
Les fleurs femelles, plus discrètes, sont constituées d’un toupet de filaments rouges situé à l’extrémité de certains bourgeons.
pollinisation par le vent
Les fleurs du noisetier ne sont donc pas « tape à l’œil ». En effet, elles n’ont aucunement besoin de séduire les insectes, puisque la pollinisation se fait par le vent.
- Pas de jolies fleurs colorées pour attirer le regard.
- Pas de parfum enivrant.
- Pas de production de nectar : offrande de la plante à l’insecte en échange du transport d’une partie du pollen sur une autre fleur de la même espèce.
- Pas de feuillage à ce moment-là pour permettre une parfaite dispersion du pollen jusqu’au cœur du bosquet voisin.
Cela n’empêche en rien les premiers insectes sortant de l’hiver de se gaver de son pollen sans demander la permission.
Favoriser la fécondation croisée
Chaque noisetier possède, sur un même pied, des fleurs mâles et des fleurs femelles. Mais la solution de facilité, se reproduire avec soi-même, n’est pas très bien vue. Consanguinité, absence de brassage génétique… fait que la nature s’arrange toujours pour que d’autres solutions existent, et que l’autofécondation reste plutôt « une roue de secours ».
Oui mais voilà… les fleurs mâles et femelles étant présentent sur une même plante, comment faire pour que le vent transporte les grains de pollen ailleurs que sur les fleurs femelles du même pied ??? Eole planche encore sur la question !
Dame nature proposa la chose suivante : puisqu’il est difficile de séparer les fleurs mâles des fleurs femelles « dans l’espace », séparons-les « dans le temps ». Et c’est ce qu’ils firent.
Sur un même pied, les fleurs mâles et femelles ne sont pas « mûres » en même temps. On parle de protandrie lorsque les fleurs mâles sont mûres avant les fleurs femelles et de protogynie dans le cas inverse.
Ainsi, sur un même pied de noisetier, quand les fleurs mâles dispersent les grains de pollen, les fleurs femelles ne sont pas encore prêtes à les accueillir. Lorsque les fleurs femelles sont mûres, il n’y a plus un seul grain de pollen en stock à éparpiller : ingénieux, non ?