La vie secrète des abeilles solitaires (version longue)
Il existe une grande diversité d’abeilles solitaires aux mœurs invraisemblables: terrassières, charpentières, cotonnières, tapissières, résinières…
Découvrez ces abeilles et partagez avec elles un coin de votre jardin !
L’abeille, une guêpe végétarienne
Avec l’apparition des plantes à fleurs, certaines guêpes auraient changé de régime alimentaire pour devenir exclusivement végétarienne. Troquant, pour nourrir ses larves, les petits insectes contre nectar et pollen, l’abeille était née.
Depuis, la coévolution entre les plantes à fleurs et les abeilles a permis d’aboutir à une grande diversité au sein de ces 2 familles : plus de 200 000 espèces pour la première pour plus de 20 000 pour la seconde. C’est le résultat d’une « complicité » qui dure depuis 120 millions d’années, époque où vivaient encore les dinosaures.
Dame nature a donc dû équiper les abeilles d’outils divers pour la récolte de pollen devenu primordial pour l’élevage des jeunes :
- D’une simple mais efficace pilosité sous l’abdomen chez certaines espèces comme l’osmie.
- De véritables outils, brosses et corbeille à pollen chez la méticuleuse abeille domestique et les bourdons.
Preuve de cette adaptation morphologique, les individus ou espèces ne récoltant pas de pollen en sont dépourvu ou presque :
- les espèces coucou parasitant d’autres abeilles et laissant ainsi le travail des récoltes à d’autres.
- certains mâles d’abeilles solitaires qui préfèrent laisser faire madame.
Cycle de vie des abeilles
C’est en effet le cycle de vie des abeilles qui permet de distinguer les abeilles solitaires des abeilles domestiques et des bourdons
L’abeille solitaire
Les individus adultes ne vivent que quelques jours pour les mâles, le temps de la reproduction, à quelques semaines pour les femelles, le temps de mettre à l’abri sa progéniture dans des nids très divers selon les espèces.
Le nid est constitué de cellules larvaires, sortes de « chambres individuelles » contenant un œuf que la femelle aura pondu sur un « pain d’abeille », mélange de pollen et de nectar accumulé par ses soins.
Dès lors, grâce à cette réserve, et à l’abri des regards indiscrets, c’est le stade larvaire qui « prendra le relais » jusqu’au printemps suivant, où une nouvelle génération d’adultes sortira du nid… pour quelques semaines seulement.
Malgré cette présence ailée furtive, les abeilles solitaires peuvent être observées pendant toute la belle saison, à l’instar des floraisons successives des différentes espèces de plantes à fleurs qui jalonnent les saisons.
J’attends avec autant d’impatience la sortie de l’osmie cornue, que le retour des hirondelles. Il est donc possible d’observer des abeilles solitaires de la floraison des saules au printemps à celle du lierre en automne.
L’abeille sociale
L’abeille domestique est le symbole d’un mode d’organisation sociale complexe caractérisé par :
- une division et spécialisation des rôles, dont une caste reproductrice.
- un chevauchement des générations.
- Un soin collectif apporté à la nouvelle génération en développement.
Tout au long de l’année, on retrouve donc une colonie plus ou moins populeuse.
L’entre deux : les bourdons
Les bourdons ont un cycle de vie intermédiaire. A la belle saison, on retrouve une colonie avec les caractéristiques d’une organisation sociale complexe à l’instar des abeilles, mais c’est seul que la reine démarre la colonie à la sortie de la mauvaise saison qu’elle passe à l’abri dans un hibernaculum.
L’identification des abeilles solitaires : une série d’obstacles
- La disposition des nervures sur les ailes
- La forme des mandibules
- L’outil collecteur de pollen
Ce sont des critères d’identification permettant de distinguer les différentes espèces. Je souhaite bien du courage à celui qui pourra observer ces détails sur des insectes toujours en mouvement. Et l’idée mortifère de les épingler pour plus de facilité, me rebute.
D’autres critères microscopiques, voire internes, visibles uniquement lors de la dissection, sont parfois nécessaires pour aller jusqu’à identifier l’espèce… au nom latin, de toute façon, imprononçable.
Le mimétisme Mullérien n’aide pas non plus à l’identification : certaines abeilles solitaires pourvues de fortes mandibules ou d’un dard infligeant une douloureuse piqûre, enseignent à tout prédateur qui en aura fait l’expérience, qu’il y a des associations de forme et de couleur portées par ces insectes qui sont à éviter. Ces codes sont parfois très similaires d’une espèce à l’autre parasitant l’identification.
Le mimétisme batésien augmente encore les confusions : certaines espèces parfaitement inoffensives vont se parer des couleurs de leurs consœurs au dard acéré et profitez ainsi de la même protection qu’elles.
Enfin, le mimétisme wasmannien, est la similarité morphologique entre 2 espèces permettant à l’une de parasiter l’autre. La reine de certaines espèces de bourdons parasites arrive ainsi à prendre le contrôle du nid d’une autre espèce sans éveiller de soupçon chez les individus de la colonie, ni même chez le naturaliste qui tente de l’identifier…
L’identification des espèces n’est donc pas chose aisé, et il est d’usage de présenter les abeilles selon leurs mœurs, et en particulier les matériaux de construction utilisés pour bâtir leur nid, ce qui sera fait dans la suite de cet exposé.
Les abeilles terrassières ou Abeilles Terricoles
Elles représentent la plus grande partie des abeilles solitaires de nos régions : les andrènes, les collètes, les anthophores, les halictes, les eucères. Elles sont caractérisées par le fait qu’elles creusent leur nid dans le sol sans utiliser aucun matériau.
Le nid est constitué d’une galerie principale pouvant atteindre 1 à 2m, selon l’espèce et le type de sol, d’où bifurquent quelques galeries périphériques d’une dizaine de cm accueillant dans leurs extrémités une ou plusieurs cellules larvaires.
La présence de nid est trahi par l’accumulation du substrat à l’entrée de celui-ci : sable ou terre plus ou moins compact. Le nid peut être creusé verticalement dans un sol plat, ou horizontalement dans un talus ou éboulis.
Il existe des espèces d’abeilles terricoles grégaires, formant au sol de véritables hameaux. Il s’agit d’utiliser les rares endroits propices à la fabrication du nid à proximité des ressources alimentaires abondantes pour les espèces grégaires dîtes occasionnelles. C’est sans restriction chez les espèces grégaires régulières. Dans les 2 cas, cela reste des abeilles solitaires : chacune « travaillant pour son compte ».
Les abeilles charpentières
Les abeilles charpentières regroupent, entre autres, les Xylocopes, parmi les plus grosses abeilles de France et les cératines, parmi les plus petites d’Europe. Toutes ces abeilles creusent leur nid dans du bois plus ou moins tendre.
Le xylocope violet, le plus commun, et l’un des plus gros du genre, avec 3 cm de long et 5 cm d’envergure. Facilement reconnaissable à son corps massif presque noir, des ailes aux reflets métalliques foncés, un vol lourd et bruyant, Il est totalement inoffensif.
Il creuse son nid le plus souvent dans du bois tendre, vermoulu, ou utilise des galeries d’insectes foreurs du bois existantes. S’il rode près de vos charpentes, ce n’est donc pas en tant que « nuisible potentiel », mais plutôt comme « lanceur d’alertes ».
Les cératines, moins robustes que les xylocopes, creusent leurs nids dans des tiges de plantes à moelle tendre, ronce, framboisiers, rosier… qu’elles vident de leur substance. Elles sont dites rubicoles, par opposition aux espèces caulicoles, qui utilisent une tige déjà creuse.
Elles peuvent s’installer dans un nichoir , si vous y installez ses plantes favorites.
Les lithurges sont des abeilles sauvages de taille moyenne spécialisées dans le forage du bois dur comme le chêne ce que n’indique pas leur nom, à moins qu’il s’agisse de définir les propriétés du bois auquel elles peuvent s’attaquer : dur comme de la pierre.
Les opportunistes : abeilles caulicoles et autres dénicheuses de cavités en tout genre
Ces abeilles ne creusent pas leur nid, elles trouvent une cavité qu’elles aménagent par la suite. Elles travaillent donc plutôt dans le « second œuvre ».
Les abeilles caulicoles se sont spécialisées dans l’aménagement de tiges creuses comme la canne de Provence, le bambou, les tiges d’ombellifères. Les Chélostomes font parties de ces abeilles. Elles ont la particularité d’être très spécialisées d’un point de vue alimentaire, on parle d’espèces oligoleptiques ne visitant qu’un groupe de fleurs restreint de même famille : renoncules, scabieuses…
Les osmies, et en particulier l’osmie cornue et l’osmie rousse, font partie des opportunistes, elles peuvent utiliser tout type d’abri naturel ou artificiel pour établir leur nid. Ce sont elles qui fréquentent les hôtels à insectes, mais aussi parfois les trous d’évacuation des fenêtres. Enfin, certaines d’entre elles se sont spécialisées dans le recyclage d’anciens nids d’autres abeilles solitaires.
Toutes les espèces d’opportunistes n’utilisent pas la boue comme matériau de 2nd œuvre, et en particulier pour le bouchon terminal : cloison plus épaisse séparant le nid du milieu extérieur et permettant d’identifier sinon l’espèce, au moins le genre :
- mélange de résines
- petits cailloux et terre
- membrane type cellophane
- fragment de feuilles ou de pétales
- pâtes végétales…
Les abeilles cardeuses ou cotonnières
Là encore, il ne s’agit pas de creuser son propre nid, un hôtel à insectes ou tout autre cavité fera bien l’affaire. L’originalité des anthidies, abeilles spécialisées dans le domaine, réside dans l’aménagement intérieur.
Elles récupèrent des fibres végétales sur les tiges, les feuilles, les fleurs, les fruits de certaines plantes, et les cardent à l’aide de leurs mandibules, armées de dents spécialement conçues pour ce travail en une petite pelote de bourre, qui leur vaut aussi le nom d’abeille cotonnière ou matelassière.
Cette pelote de fibres est la base de toutes les étapes de la fabrication du nid : des fibres les plus grossières pour tapisser la cavité du nid, au fibres les plus fines pour la construction des cellules larvaires accueillant la progéniture.
Parmi les plantes » laineuses », vous trouverez : l’épiaire de Byzance, appelée plus communément oreille de lapin, la ballote noir, la vipérine, l’épervière, les centaurées et la molène bouillon blanc.
J’avoue ne plus regarder « l’oreille de lapin » du même œil depuis que je sais qu’elle fait partie de la liste des courses des cardeuses, et je la laisse donc pousser au jardin malgré son peu d’intérêt esthétique…
Les abeilles tapissières : Abeilles coupeuses de feuilles ou de pétales de fleurs
Comme les abeilles cardeuses, les abeilles tapissières sont spécialisées dans l’aménagement intérieur. elles vont recouvrir la totalité de leur nid avec des laies végétales : feuilles ou pétales de fleurs.
Elles vont également utiliser ces matériaux pour fabriquer chaque cellule larvaire de la taille et de la forme d’un petit dé à coudre. Pour cela, dame nature les a équipées de mandibules présentant des denticules, véritable ciseau de couturière.
Chaque espèce d’abeille tapissières n’utilise qu’un nombre restreint de plantes pour accomplir son forfait. La mégachile du rosier est sans doute la plus connue, car ses découpes très régulières ne sont pas du goût des amateurs de rosiers qui ont vite repéré cette « sans gêne ».
Les coupeuses de feuilles roulent en cigare les pièces végétales découpées et les maintiennent entre leurs pattes jusque dans leur nid, où la tension de la feuille l’oblige à s’appliquer aux parois. Si la feuille se déroule sous ses pattes lors du transport, elle sera abandonnée.
Les coupeuses de pétales comme l’anthocope du coquelicot peuvent utiliser les pétales de mauves, centaurées, genets et hélianthêmes, mais préfèrent de loin les pétales de… coquelicots. Après les avoir découpés et froissés en boulettes pour le transport, elles les utilisent pour tapisser la paroi de leur nid.
Si les coupeuses de feuilles ont plutôt tendance à utiliser des cavités préexistantes, les coupeuses de fleurs, elles, creusent leur nid dans le sol.
Comme les abeilles cardeuses, le morceau choisi dans la feuille ou le pétale, dépend de son emplacement dans le nid, rigide et coriace contre la paroi, fin et souple au contact de la larve.
les abeilles résinières
Les abeilles résinières sont capables de construire de véritables abris à l’air libre, à base de résine. Nids ovoïdes, parfois gros comme un abricot, situés à même le sol, sous un rocher, parfois sur la végétation.
Les sources végétales pour produire cette résine sont diverses : les résineux sont en première ligne, mais pas seulement. La gomme, qui apparaît sur les troncs et les fruits des arbres fruitiers de nos vergers, en font partie aussi. Le latex des euphorbes, sécrétion laiteuse et collante complète la panoplie.
La liste n’est pas exhaustive. On peut considérer que toutes substances plus ou moins laiteuse et collante d’origine végétale, sont potentiellement sources de matière première pour les abeilles résinières.
Les abeilles hélicicoles
Ce sont des abeilles squatteuses qui ont la lubie des coquilles d’escargots. Elles vont au-delà du choix d’une tige creuse ou d’une anfractuosité quelconque. En effet, elles ne se contentent pas de l’aménagement intérieur, mais vont aussi s’échiner à camoufler la coquille qu’elles auront choisie quand le nid sera terminé :
- Dépôt de pâte végétale sur la coquille pour un aspect camouflage
- Dépôt de débris en tout genre : brindilles, aiguilles de pins…
- Déplacement de la coquille à l’abri des regards.
- Enfouissement partiel de la coquille.
Ces espèces ont besoin d’un stock de coquilles vides de toutes tailles dans leur milieu pour pouvoir se reproduire, sans quoi, elles ne peuvent boucler leur cycle biologique.
Les abeilles maçonnes
Les abeilles maçonnes « vraies » sont les seules abeilles à construire véritablement un nid sur un support stable et robuste, en mélangeant de petits cailloux, du sable et de la poussière, qu’elles humidifient avec de la salive et de l’eau.
Ces nids en terre sont capables de résister aux intempéries : certaines espèces les placent à l’extérieur, contre des bâtiments, des rochers ou plus rarement fixés à des branches de végétaux non touffus et pouvant atteindre la taille d’un abricot.
Ils se distinguent des nids de guêpes maçonnes par leur solidité (on ne peut l »endommager avec l’ongle) et par le regroupement des chambres individuelles au sein d’une seule et même structure.
Les chalichodomes, du grec « maison en cailloux » font partie de ces espèces. La femelle commence par construire des cellules larvaires individuelles avec un mortier fin pour accueillir les réserves et les larves. L’ensemble de ces cellules est ensuite noyé en une seule structure à l’aide d’un mortier plus grossier ne laissant pas le temps à l’observateur d’apprécier la série de petites poteries régulières disposées méthodiquement les unes à côté des autres.
Un travail de titan
Des chercheurs ont identifié le chemin de terre permettant de fournir le chantier, et le champs fleuri pour l’approvisionnement en pollen. Ils ont pu ainsi estimer le nombre de km parcourus par une femelle de chalichodome pour construire l’ensemble de l’édifice protégeant sa progéniture:
- 45 voyages de 350m pour construire une cellule larvaire.
- 20 voyages de 200m pour l’approvisionnement en pollen d’une loge.
- 12 cellules larvaires par nid.
- et autant de voyages pour noyer les cellules dans la masse qui n’est pas le travail le plus minutieux, mais le plus important en transport de matériel…
On arrive quasiment à 500 km, le tout effectué constamment avec de lourdes charges…
Les abeilles mixtes
La nature n’aime pas être gentiment rangée dans des cases, alors certaines abeilles mélangent les professions…
Les Hériades, par exemple, sont des résinières opportunistes. Elles occupent les hôtels à insectes et construisent les cloisons et le bouchon terminal en résine.
L’Anthidie batarde, elle, est la championne de la mixité : elle creuse sa galerie comme une terricole, la tapisse de feuille comme une tapissière avec de la résine comme une résinière… une véritable abeille « couteau suisse »…
Partager son jardin avec les abeilles solitaires
Il est tout à fait possible de partager son jardin avec les abeilles solitaires. contrairement aux abeilles domestiques, elles n’ont pas une grosse réserve de nourriture à protéger, et ne sont donc pas agressives. Pour certaines photos de cet article, l’appareil était à moins de 10 cm de l’entrée du nid. Pas la moindre agressivité, voire même de la timidité pour certaines qui attendent que vous reculiez un peu pour oser approcher.
Pas question pour autant de les « attraper », pour quoi faire d’ailleurs? Rappelons tout de même que la plupart sont équipées de dard ou de fortes mandibules qui pourraient vous « remettre à votre place », tout au plus.
Il est possible de partager son jardin avec ces sympathiques bestioles en installant des chambres d’hôtes à abeilles solitaires, et non des hôtels à insectes : STOP à la démesure. Une bûche percée, des tiges de bambous ou autres végétaux creux réunis en petits fagots et disséminés aux 4 coins du jardin fera bien l’affaire.
C’est avec plaisir que je répondrai aux questions auxquelles cet article n’a pas répondu, ou aux interrogations qu’il aurait suscité. Je peux également vous aider pour la partie pratique : dites moi ce qui vous empêche d’avancer dans la confection de vos nichoirs. Enfin, n’hésitez pas à m’envoyer les photos de vos « colocaterres », j’essaierai de vous donner leur nom, mais n’oubliez pas de laisser les plus timides tranquilles…
Bonjour… J’ai une grosse vasque dans mon jardin, avec une ou deux plantes rachitiques qui s’entêtent à fleurir par vents et marées.
Je l’ai dégagée un peu en arrachant les rameaux secs, avec leur racines. C’est ensuite que j’ai vu une sorte d’abeille, gris-marron trapu, essayer de se poser sur la partie de terre égalisée par mes soins… Puis une deuxième, puis 4, enfin elles sont un troupeau d’une bonne douzaine qui tournent complètement désorientées. Parce qu’en fait j’ai démoli leur habitat. Elles ne me paraissent pas agressives (sans doute étaient-elles en vadrouille quand j’ai sévi ) et ne se préoccupent pas de moi qui suis immobile à lire dans mon transat à moins d’ 1,50m de là… Enfin, d’abord intriguée par leur manège, (je n’ai aucune connaissance à ce sujet), j’ai fini par battre en retraite, par précaution, leur vol de reconnaissance se rapprochant de plus en plus de mon chapeau…
Mon mari, ancien agriculteur, me dit que ce sont des terrassières, et qu’elles sont dangereuses, et voudrait les éradiquer. Moi, je ne suis pas de cet avis, elles ne m’éffraient que par leur nombre car je ne les sens pas agressives de nature. Ma terrasse est quand même pas très grande, est-il possible de cohabiter sans se faire piquer un moment ou à un autre? Dites moi. Merci.
bonjour Rose
je vous laisse lire l’article consacré aux abeilles solitaires ici : https://www.colocaterre.com/la-vie-secrete-des-abeilles-solitaires/
il s’agit sans doute d’abeille solitaires terricoles. 2 possibilités : soit ce sont les mâles qui tournent en attendant que les femelles sortent à leur tour, soit se sont les femelles qui commencent à accumuler des réserves pour les futures larves. Si elles ne font que volter autour de votre jardinière, ce sont les mâles. si elles entrent et sortent de galerie recouverte de pollen, ou qu’elles creusent, ce sont les femelles. les nids comptent quelques dizaine d’individus et la période où l’on voit voler les abeilles ne durent que quelques semaines. Dans tous les cas, les abeilles solitaires sont inoffensive (rien à voir avec les abeilles domestiques qui vivent en société et ont un butin (le miel ) à protéger. je photographie les abeilles solitaires, et leurs réactions est toujours la même : indifférence totale et je m’approche à quelques cm, ou timidité, et elle s’éloigne du trou d’entrée de leur galerie tant que je ne recule pas.
Si elles rentrent et sortent toutes du même trou, ne se sont pas des abeilles solitaires, mais des insectes sociaux (guèpes…) et là, il peut y avoir de leur part un reflexe de protection.
Je vous propose de m’envoyer une photo de la jardinière et de répondre aux questions selon la description ci dessus :
avez vous à faire à un comportement de mâle ou femelle?
Voyez vous les trous d’entrée des nids?
Chacune des abeilles a-t-elle bien sa galerie?
Si oui, vous pouvez vous approcher pour les prendre en photo et je tenterai d’identifier l’espèce.
A très bientôt de vous lire
Sébastien
Bonjour Sébastien,
Merci pour votre réponse très édifiante.
En effet, ce sont des femelles, elles sortaient et rentraient chacune de plusieurs trous batis dans la terre. Et avec du pollen sur les pattes. Comme j’ai mis le souk hier, en arrachant malencontreusement la plante sèche alors que j’ignorais leur habitat (sans doute à un moment où elles avaient à faire ailleurs!) il reste sans doute moins de trous exploitables et elles sont moins nombreuses à s’affairer.. J’ai pu m’en approcher un peu sans appréhension, car elles n’ont pas l’air de m’en vouloir, les pauvres. Une ou deux semblent vouloir creuser, celles là n’ont pas de pollen sur les pattes..
J’ai pris une photo, je vous la fait parvenir par mail.
bon après midi.
Bonjour,
J’ai la sortie d’un nid d’abeille à l’endroit de la marche pour accéder à mon jardin. J’ai toujours l’impression de leur marcher dessus et peur qu’elles ne me piquent ayant peur à leur tour. Lorsqu’il a beaucoup plu j’ai tassé la terre devenue très meuble et j’ai bouché tous les trous. J’ai pensé qu’elles sauraient faire un trou ailleurs. Mais à présent je suis soucieuse de voir une 10 aine d’abeilles affolées à la recherche du trou de l’entrée.
Est-ce que j’ai mis en péril le nid? Est-ce qu’il faut seulement un peu de temps pour que les abeilles creusent un nouveau trou et se retrouvent? Que faut-il faire ou ne pas faire dans un cas pareil?
Bonne soirée et merci d’avance pour les réponses
bonjour Stéphanie
Vous dites « la sortie d’un nid d’abeille » et plus loin, « j’ai bouché tous les trous ». Y a-t-il une entré ou plusieurs qu’utilisent les abeille? dans le premier cas, cela ressemble fort à l’abeille domestique. Ayant forte réserves de nourriture à protéger, elles ne sont en générale pas commode lorsqu’on s’approche trop près du nid. Si chaque abeille semble avoir son propre trou, vous ne risquez pas grand chose, ce sont des abeilles dites solitaires. Si elles ont décidé de faire leur nid ici, le fait de boucher les trous ne change rien, elles vont recommencer à côté. Si vous souhaitez les voir partir, il faut recouvrir le sol pour qu’elles ne creusent plus, elles finiront par aller voir ailleurs. Si vous avez des photos de la situation, des trous, voire des abeilles, ce serait plus explicite.
j’attends de vos nouvelles
Sébastien
Bonjour merci pour votre travail des plus interessant.J’ai une question j’ai fait moi-même un hôtel à insecte et en 4 ans j’au vu se développer une belle colonie d’abeille solitaire s’établissant dans les galeries que j’ai perforées dans des bûches et aussi dans les cannes provençales.Cette année encore elle se sont bien développées.Cependant début Mai j’ai une flopée de guêpes qui viennent sur le site et il me semble détruisent les opercules des galeries de mes trop mignonnes abeilles solitaires.C’est la première fois que j’observe cela.Si vous avez une réponse sur ce phénomène .Cordialement Marc
bonjour Marc
il s’agit sans doute de guêpe parasites appelés souvent guêpes dorées car avec des couleurs métallisées à faire pâlir nos plus belles voitures… Ces guêpes pondent sur les larves des abeilles, souvent les dernières cellules seulement et la larve se développera au détriment de la larve de l’abeille. Pas de panique, la nature a prévue le coup, les cellules les plus extérieures contiennent des mâles qui sont en surnombre par rapport aux femelles, qui elles sont pondues au fond du trou, bien à l’abri. Perso, je trouve ces guêpes trop mignonnes aussi… Pour limiter ce phénomène, les hôtels à insectes doivent être de petites tailles pour que les allers venus soit plus discret, et attirent moins les prédateurs.
Bonjour Je viens de découvrir votre article sur les abeilles solitaires et je crois bien qu’il y en a une qui est un train d’élire domicile dans le pot de mon magnolia. Je ne veux pas détruire son nid mais je ne veux pas non plus voir mourir mon arbre. Est-ce que je risque de la noyer en arrosant? Par avance merci pour votre retour, Cordialement
Bonjour Amandine,
Désolé pour le délai de réponse, j’espère que le magnolia à survécu!
Le top, serait d’arroser votre plante par trempage, ou de remplir simplement la soucoupe. L’eau remonte par capillarité, limitant les dégâts potentiels. Dans la nature, il pleut, et les nids d’abeilles solitaires ne sont pas tous noyer. Si arroser au niveau du collet de la plante est obligatoire, faites le avec parcimonie en évitant l’entrée du trou du nid.
Si vous savez fait des photos de la bébête, n’hésitez pas à me l’envoyer pour tenter de l’identifier.
cordialement
Bonsoir,
merci bcp pour votre article, je viens de m’apercevoir que des abeilles se sont installées sur mon balcon, dans une cagette remplie de terre, il y a une espèce d’assiettes posée dessus, elles se glissent en dessous directement dans la terre ; j’espère que je ne les ai pas trop dérangées en soulevant l’assiette (que j’ai replacée ensuite), j’étais étonnée, car je ne savais pas qu’il y avait des abeilles terricoles.
Est-ce que je peux déplacer cette cagette sur le balcon, sans que ça les dérange ?
Mes enfants de 10 ans vont souvent sur le balcon, je ne crois pas que ce soit risqué pour eux, on va essayer de cohabiter 😉
D’avance merci pour votre réponse
Bonjour Maureen
les enfants ne risquent pas grand chose, ces espèces n’étant pas agressives, certaines étant même plutôt timide, et attendant que vous partiez pour entrer dans le trou. Si vous pouviez prendre en photos les abeilles, on pourrait en savoir plus sur l’espèce et peut être les mœurs de cette abeille terricole. Déplacer la cagette est risqué… pour elles. J’ai tenté l’expérience avec guêpes solitaires et bourdons, même de seulement 50cm, elles ne retrouvent pas l’entrée, tout comme les abeilles domestiques lorsqu’on déplace leur ruche, elles vont venir tourner en rond au dessus de l’ancien emplacement.
Ainsi, on aggrave la situation, les allers retours plutôt furtifs sont remplacé par des vas et vient incessant sur place, les abeilles étant ainsi plus présentes. Normalement, la ponte ne dure pas trop longtemps, cela vaut le coup de faire avec, puis les adultes mourront laissant leur progéniture bien à l’abri. Pour en savoir plus, nombre de cycle dans l’année, temps de survie des adultes, il faudrait savoir à qui l’on a à faire, la photo est donc importante.
merci de me tenir au courant, quelque soit votre action et ses répercussions.
bonnes observations
Sébastien
Bonjour,
Une abeille solitaire a fait son nid dans la « doublure » du vide poche du pare-soleil de mon camion. Elle y entre par un trou et accède, j’imagine, à une sorte de galerie entre le vide poche et le revêtement intérieur du toit. Elle est très mignonne, mais je me demande si je ne devrais pas tout reboucher. Je pars cet hiver dans le nord de l’Europe, et s’il y a des petits, ne risquent-ils pas de mourir de froid ou de me piquer quand je conduis ou d’être complètement perdu s’ils sortent à un moment de pause sur la route et que je repars sans eux?
Ça m’embête aussi de reboucher le nid. Je l’ai beaucoup observe et elle stresse beaucoup quand elle n’arrive pas à sortir du camion, mais je ne peux pas faire de compromis sur ma sécurité et si les petits risquent de mourir peut-être quand même le reboucher?
En effet, la situation n’est pas simple et le taux de survie de la progéniture semble très faible. Je crois qu’il est donc préférable de boucher l’entrée pour vous comme pour elles,
Avez vous la possibilité de faire une photo pour pouvoir identifier l’espèce ou au moins le groupe, ce serait chouette.
D’avance merci
Sébastien
Bonjour Sébastien,
Je m’intéresse à nos si précieuses abeilles depuis quelques années et votre article est merveilleux d’informations, il y a tellement de choses à apprendre sur ces alliés indispensables.
J’ai un potager au fond de mon jardin (environ 200 m2) où mes légumes occupent quelques carrés potager et tout le reste est réservé aux fleurs mellifères et à mon gazon que je ne tond pas (enfin plus, car je laisse les fleurs sauvages pour mes chères abeilles et bourdons).
Je souhaite créer des nichoirs afin d’accueillir mes petites protégées, de petites structures éparpillées dans tout le potager,entre 1m et 3 m de haut, avec différents matériaux (bambou, tiges tendres, bois de chêne et bois tendre préalablement percés de diamètres différents), structures dirigées vers le sud, sud-est, pas en plein soleil, mais pas à l’ombre non plus, protégées des.pluies sur le dessus.
Je vais également essayer de leur proposer un espace en pleine terre (pour attirer d’autres espèces).
Je sais que certaines abeilles aiment utiliser de l’argile pour boucher les trous de leurs cavités qui abritent leurs larves.
Ma première question est :
– où puis-je trouver cet argile que toutes bonnes jardineries ne possèdent pas ?
Ensuite je voudrai savoir si, quand une cavité (bambou ou trou dans une bûche) à été occupée, faut-il « nettoyer » cette cavité pour qu’une autre abeille y revienne et quand faut-il le faire pour ne pas risquer de perturber une larve-abeille prête à sortir ?
Merci pour votre aide.
Mon implication pour aider nos abeilles à mieux vivre et survivre me tient beaucoup à cœur.
Au plaisir de vous lire.
Anne (du Pas-de-Calais 62)
Bonjour Anne
Merci pour l’intérêt que vous portez aux abeilles solitaires!
Concernant la terre utilisée par les abeilles pour boucher les trous d’entrées de leur nid, ne vous faites pas trop de bile, elles trouvent toutes seules. De plus cet argile doit être humide sans être trop mouillé, c’est à mon avis complexe à mettre en œuvre.
Concernant le nettoyage des galeries et contrairement aux nichoirs pour oiseaux, pas de nettoyage. D’abord parce qu’un tube peut être vide alors que ses voisins sont plein ou en cours de remplissage et que vous aller déranger du monde, et surtout parce que les insectes sont maniaques, et les femelles vont faire le boulot elle même.
N’oubliez pas de ne pas faire trop grand, et l’espace en pleine terre est une excellente idée.
N’hésitez pas si vous avez d’autres questions et des photos de réalisations seront la bienvenue.
bon courage, bon bricolage et belles observations à vous
Sébastien
Bonjour, J’ai planté des graines dans un pot que j’arrose régulièrement afin qu’elles poussent … et aujourd’hui j’ai surpris une abeille que je suppose être terricole entrain de faire un premier nid (avec des morceaux de feuilles) puis un deuxième.
Je suppose qu’il vaut mieux que je fasse une croix sur mes graines et que je cesse d’arroser ? Combien de temps faudra t il pour que les « bébés » naissent , le pot est vraiment petit donc est ce que je dois le mettre à l’ombre pour qu’elle n’est pas trop chaud ? Merci pour vos réponses
bonjour Valérie
Souvent ces abeilles solitaires ne font qu’une « nichée » par an, elles ne sortiront que l’an prochain à la même date…
Le mieux seraient donc de faire une croix sur vos graines, même si dans la nature, il pleut sur leur nid, mais sans doute moins violemment. Un arrosage raisonné imitant la pluie peut aussi faire l’affaire, plus régulièrement pour compenser. Enfin, elles ont choisi ce spot au soleil car cela leur convient bien, je ne changerai donc pas l’emplacement du pot, d’autant que les abeilles solitaires apprécient guère l’ombre en général.
Tenez moi au courant de votre décision et de l’évolution des choses.
naturellement
Sébastien
Bonjour,
Ce soir en étendant mon linge, j’entends un bourdonnement continu, je cherche d’où ça vient. Il y a quelques années, mon fils a construit un nichoir avec des chutes de lambris.
Je m’approche et je vois une petite « bébête » entrer et sortir mais rester aux alentours. On dirait une grosse mouche noire. Mais étant petite de taille et le nichoir ayant été placé sous l’avant toit, j’ai du mal à voir. Pensez-vous que ce soit un nid d’abeille ? J’ai fait une photo mais difficile pour moi de voir réellement si il s’agit d’une abeille noire. Merci pour votre retour,
bonjour Christiane
Si l’insecte rentre dans le nichoir (espace relativement gros), il s’agit sans doute d’un insecte sociale, type guêpe sociale ou bourdon. les seules abeilles sociales sont les abeilles domestiques vivant dans les ruches. Envoyez moi la photo sur seb@colocaterre.com que je vois si je peux identifier la bête!
Seb
Bonjour, J’ai une colonie d’abeilles terricoles qui se sont installées dans un parterre. Je suis contente, il y a au moins 20 ou 30 nids ! Par contre en général on remue la terre en automne et au printemps, pour enlever les plantes non désirées et en planter quelques autres. Y a-t-il une période plus favorable pour ce faire, ou vaut-il mieux que je ne touche à rien jusqu’au printemps? Merci 🙂
Stéphanie
bonjour Stéphanie
Les abeilles solitaires sont très diverses, certaines ont plusieurs cycles par an, d’autre 1 seul qui va de « date à date »: les nouveaux individus sortent au même moment que leur parent l’année d’avant. Le moins risqué pour elles, seraient donc de ne rien toucher avant l’an prochain à la même date que vous avez vu faire les nids.
Si vous avez eu l’occasion de prendre les bêtes en photos, je suis preneur, on pourrait en savoir plus.
Sébastien