Sittelle est son nom, torchepot est sa passion !
Avez-vous déjà observé cet oiseau, de la taille d’un moineau, faire des allers-retours entre la forêt et l’ornière boueuse du chemin qui la longe ? Le dessus gris bleu, le dessous orangé, un bandeau noir sur les yeux comme un gangster, il ne s’agit pas d’une hirondelle. Pourtant, comme elle, c’est bien de la terre qu’elle vient chercher au bord du chemin.
Un oiseau au comportement de pic
Cet oiseau « typique, type pic », grimpe sur l’écorce des arbres. Encore plus fort, et c’est unique en France, il est capable de redescendre le long des troncs, la tête en bas.
Faire le pitre est une chose, creuser une cavité pour faire son nid en est une autre. Notre compère va donc se satisfaire d’une cavité abandonnée, souvent celle d’un pic (encore eux). Mais voilà, les pics sont tous plus gros que notre gangster multicolore. L’entrée de la cavité est bien trop grande à son goût, laissant, à une tripotée de prédateurs, la possibilité d’entrer sans autorisation.
Confection d’un torchis anti-curieux
Eh bien c’est là que ce drôle de nom d’oiseau s’explique. La sittelle torchepot va récupérer de la terre dans l’ornière du chemin et réduire le trou d’entrée de sa nouvelle demeure. Le torchis est déposé de manière concentrique autour de l’ouverture, limitant l’accès.
Où observer la sittelle torchepot?
Dans les parcs et jardins, jusqu’en ville, mais à condition d’être fourni en grands arbres, on peut voir, mais surtout entendre la sittelle torchepot. Son chant, très puissant et caractéristique, est composé de quelques notes flutées.
La sittelle adopte occasionnellement un nichoir type boite aux lettres dont le diamètre du trou d’envol est de 32mm, ou à peine plus grand, pour observer le travail de la potière (sans dépasser 40mm…)
Utilisation d’un étau pour se nourrir!
A l’instar des pics, les sittelles utilisent les reliefs d’écorces pour coincer les noisettes avant de les marteler de coups de bec pour en extraire le contenu dont elle se délecte. Les pics utilisent souvent la même fissure pour effectuer cette besogne. Facilement repérable par l’accumulation de carcasses de noisettes et autres cônes d’épicéas à leur pied, on parle de « forge de pic ». La sittelle, quant à elle, préfère le principe « une noisette, une crevasse » plus difficile à observer, mais permettant de la distinguer des pics.