Un conte digne de Perrault : L’OSMIE CORNUE mâle
Cette abeille solitaire née dans une pièce borgne, il y a de cela presque 1 an attendait sagement de pouvoir sortir, c‘est chose faite.
Heureusement pour elle, sa loge était garnie d’une grande quantité de nourriture pour la faire patienter : du pain d’abeilles. Mélange de nectar et de pollen de fleurs précautionneusement déposé là par sa mère à son attention, la larve n’en laissera pas une miette. Après ce festin, la bête se métamorphosera en adulte puis sommeillera jusqu’au printemps suivant.
En mars, lorsque les températures commencent à se radoucir, c’est le signal qu’il faut sortir. Là, le jeune mâle écume les « auberges » à peine écloses, pour se requinquer. Le nectar coule à flots. C’est qu’il doit être vaillant l’animal pour la mission de la plus grande importance qui lui incombe, assurer la pérennité de l’espèce.
Après s’être engaillardi, il se met à la recherche d’une femelle pour la reproduction, mais il n’est pas le seul à poursuivre ce but. Ainsi, les femelles, sortant quelques jours après les mâles, se trouvent assaillies par les prétendants. Si les combats ne sont pas légion, les bousculades sont fréquentes. Après avoir accompli LA mission de leur vie, les mâles, sans but, se laissent mourir.
Il ne s’agit pas, ici, d’extraits de contes de Perrault, mais il faut bien dire que quelques passages semblent s’en inspirer. Il s’agit, en fait, de la vie de la nature qui se déroule sous nos fenêtres…
La vie est belle et passionnante.